La dimension mortelle de notre existence nous renvoie inévitablement à sa dimension universelle et c’est en l'adoptant qu’un geste artistique prend tout son sens. Cette visée universelle est l’âme de toute œuvre contemporaine. Si l’artiste la néglige, il n’est plus audible, il sort de son champ d'action, il perd la visée de sa destinée. S’il perd ce geste insondable et fondamental qui fait oeuvre de lui, il n’est plus l’interprète du monde qu’il observe. Ainsi il ne s'adresse pas à telle ou telle personne, il ne s'adresse qu’au mortel qu'il est, en extirpant de sa propre personne «ces choses» qui le font réfléchir et fléchir sur son rapport au monde et qui le débordent de partout, «ces quantités de choses» qui le rendent vulnérable bien avant même d'être debout, et qui le conduisent vers une interrogation éternellement insatisfaite. A.F

« Il est à mon avis certain que tout art est investi par les puissances refoulées d'une enfance… La création artistique est l'exemple le plus accompli de ce qu'est une sublimation des désirs inconscients. C'est la raison pour laquelle le grand art peut être à la fois provoquant, transgressif, et universel. La subjectivité humaine reconnait en lui la force irrésistible des traces cachées des désirs… Il éprouve dans cette reconnaissance un trouble suspect en même temps qu'une admiration rationnelle. C'est ce mélange que nous appelons le sentiment du Beau. » Alain Badiou, Éloge du théâtre, 2013.

"Le divertissement généralisé"

Nous vivons sous le règne de la banalisation par l’effet de la consommation, sous le régime de l’aliénation des individus par l’effet du divertissement généralisé d’une forme d’étourdissement par lequel les individus sont siphonnés. lire la suite