Paroles et corps d'immigration

Projet de rencontre chorégraphique proposé par Alexandre Fernandez et la Cie Ajour-Théâtre (31)

Pour un mouvement de rencontre où il est question d'œuvrer avec l'intention de soulever, de révéler les expériences sensibles de chacun et de les soumettre, les confronter à l'usage, aux discours du politique.

 

La rencontre, la recherche et la réflexion, L'échange d'idées et d'expériences… La mise en commun de nos énergies créatrices, l'entrée en dialogue de "nos mondes", la synergie qui s'y développe, créent l'échange et donnent l'envie que la rencontre se prolonge.

 

Il nous faut donc réinventer de nouveaux espaces de dialogues sensibles.

 

POSTULAT

Nous sommes tous issus de l'immigration.

PROPOSITION

Le processus de recherche et de création artistique comme élément révélateur d'une possible évaluation de l'ordre politique

 

Chaque jour, un peu plus, les esprits s'échaudent… D'abord considérée comme un "problème", L'immigration est entrain d'être confondue au terrorisme.

Un glissement opéré depuis les attentats aux USA du 11 Septembre 2001, et qui plus est, confusion instrumentalisée par les démocraties des droits de l'homme.

L'instrumentalisation et l'utilisation politiques de cet amalgame émergeant menacent chaque jour un peu plus les libertés individuelles de chacun et alimentent le racisme et la xénophobie sous-toutes ses formes. : Images, mots, chiffres…

 

Observer le monde le laps de temps d'une rencontre, faire le point, étudier ses représentations, échanger ses informations, partager ses impressions

 

Regards croisés, paroles croisées et mouvements croisés, l'immigration étant un mouvement, un déplacement, un geste de survie, alors que "rien n'est comme on aurait pu le penser", qu'il nous faut penser autrement, continuer à soumettre nos corps aux mouvements, aux déplacements, aux échanges, à l'immigration, aux dialogues, à la réflexion, à la rencontre, aux gestes qui nous sauvent, aux gestes qui nous guident, de ceux qui nous tiennent en vie.

PROJET

Ce projet propose une semaine de rencontres et d'expérimentations, avec la participation de différents artistes chorégraphes en Méditerranée et personnalités du monde des arts, invités à travailler et à réfléchir sur la thématique de l'immigration dans ses aspects d'expressions par le corps et ceci en se confrontant à leurs deux espaces immédiats : l'intime et le collectif.

Les différents chorégraphes se retrouveront durant une semaine (la période reste à définir) à Séville dans différents laboratoires de recherches qu'ils organiseront eux-mêmes.

Les instantanés de ces "laboratoires vivants" pourront êtres présentés à la fin des rencontres sans aucune obligation préalable de résultat. Par ce biais, les expériences sensibles, physiques et intellectuelles de chaque chorégraphe et artiste seront mises en commun afin de multiplier les points de vue et d'étudier les possibilités d'appréhender sur scène des éléments et des notions tels que : L'exil, les personnes déplacées. La naissance déplacée, le regard de l'autre, le regard sur l'autre, la frontière, l'humiliation, la dégradation, la désintégration, L'intégration… Etc.

« Il est à mon avis certain que tout art est investi par les puissances refoulées d'une enfance… La création artistique est l'exemple le plus accompli de ce qu'est une sublimation des désirs inconscients. C'est la raison pour laquelle le grand art peut être à la fois provoquant, transgressif, et universel. La subjectivité humaine reconnait en lui la force irrésistible des traces cachées des désirs… Il éprouve dans cette reconnaissance un trouble suspect en même temps qu'une admiration rationnelle. C'est ce mélange que nous appelons le sentiment du Beau. » Alain Badiou, Éloge du théâtre, 2013.

"Le divertissement généralisé"

Nous vivons sous le règne de la banalisation par l’effet de la consommation, sous le régime de l’aliénation des individus par l’effet du divertissement généralisé d’une forme d’étourdissement par lequel les individus sont siphonnés. lire la suite